Géré par un Syndicat mixte, le Grand Site offre sur 9000 hectares des paysages exceptionnels, fragiles et protégés. La variété des témoins géologiques (ruffe, basalte, dolomie), l’intimité préservée du parcellaire agricole, la présence du lac et la biodiversité remarquable construisent l’identité du site. Découvrer le grand site de Mourèze
La diversité géologique du site compte parmi les plus riches d’Europe et a généré des paysages très singuliers, marqués principalement par des grès permiens rouges (les ruffes), des basaltes hérités du volcanisme et des dolomies.
Un univers où le rouge domine
Souvent mises à nu par l’érosion, les roches rouges caractérisent les paysages du Salagou.
La ruffe est une roche sédimentaire, composée de grès fin, contenant des oxydes de fer qui lui donnent sa couleur rouge.
Au moment de la sédimentation durant l’ère primaire, à l’âge permien, la vallée du Salagou connaissait un climat tropical ponctué de pluies soudaines et intenses.
L’évaporation était rapide et les boues rouges ont gardé des empreintes identifiables aujourd’hui : traces de dessèchement, empreintes d’ondulations, impacts de gouttes de pluie, fossiles et, plus spectaculaires, des empreintes de reptiles pré-mammaliens. Les pré-mammaliens ont peuplé la Terre bien avant les dinosaures. Ces traces fossilisées sont observables en particulier sur la dalle de la
Lieude, à Mérifons.
Une inclinaison sud des ruffes a eu lieu il y a 250 millions d’années. Puis de nouveaux dépôts en couches horizontales au trias (grès, argiles, calcaires et dolomies) eux-mêmes érodés, forment les paysages que nous connaissons aujourd’hui.
Si le rouge de la ruffe domine, on remarque aussi le noir du basalte.
Cette roche volcanique est visible sous forme de pitons, de murailles ou de larges plateaux. Ainsi, les reliefs dominants la vallée du Salagou sont le plus souvent des témoins d’activités volcaniques qui se sont déroulées à l’ère quaternaire, au pliocène, il y a environ 1,5 millions d’années
L’érosion de la ruffe a fait apparaître les necks, ces anciennes cheminées volcaniques, et les filons, ou dykes, ces étranges murailles naturelles, conservés sur les hauteurs, et témoins des anciennes coulées basaltiques. L’ensemble des cônes volcaniques, constitués de matières moins résistantes, a aujourd’hui entièrement disparu. Dans le prolongement du volcanisme de l’Escandorgue, celui de la Haute Vallée du Salagou correspond à une série de petits volcans qui ont fonctionné dans des laps de temps réduits.